Le ministère de l'Ecologie a annoncé le 11 juillet un renforcement du dispositif de lutte contre la pollution de l'air axé en priorité sur les particules fines et sur la pollution de l'air intérieur.
Si le bilan de la qualité de l'air en France est encourageant concernant les émissions de substances toxiques des installations classées - les émissions de dioxines des incinérateurs de déchets ménagers sont ainsi passées de 100g/an en 2005 à moins de 10g/an et celles de toxiques industrielles ont enregistré des baisses de 30 à 50% entre 2000 et 2005 -, "il est nettement moins positif pour les particules fines", a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, en présentant le bilan 2007 de la qualité de l'air. Le dispositif de surveillance des pics de pollution par particules qui a été mis en place en octobre dernier en France, a été déclenché 31 fois par les préfets depuis le début 2008.
Particulièrement nocives pour la santé, les particules PM10 - d'une taille inférieure à 10 microgrammes - et PM2,5 (moins de 2,5 microgrammes) proviennent de multiples sources - véhicules diesel et chauffage au bois notamment. La surmortalité liée aux émissions de particules fines est actuellement évaluée à quelque 350.000 morts prématurées en Europe chaque année, selon le sénateur Philippe Richert, président du Conseil national de l'air. Aujourd'hui, le ministère de l'Ecologie veut renforcer la lutte contre la pollution de l'air en incluant un "plan particules" dans le deuxième Plan national santé-environnement (PNSE 2) qui sera soumis à l'automne à une consultation publique. Des "propositions concrètes", pour répondre à l'objectif du Grenelle de l'environnement d'une réduction de 30% des concentrations de particules d'ici 2015, sont à l'étude. Ainsi, le malus écologique pénalisant les voitures les plus polluantes en termes de CO2 pourrait être étendu aux émissions de particules fines des moteurs diesel.
Parmi les autres propositions, figurent des mesures fiscales pour favoriser le remplacement des appareils de chauffage anciens. Alors que le chauffage, notamment à bois, représente 40% des émissions de particules fines, certains appareils permettent aujourd'hui de diviser par trois les émissions de particules.
L'air que l'on respire à l'intérieur, dans les logements, au bureau ou dans les transports, peut être également très pollué. D'autant que la tendance actuelle est de calfeutrer les logements pour faire des économies d'énergie.
Le ministère de l'Ecologie encourage donc la création de nouveaux indices permettant de mesurer la qualité de l'air intérieur. Deux systèmes de mesure ainsi que des équipements capteurs adaptés vont être lancés à titre expérimental d'ici la fin 2008 : l'un pour les lieux collectifs - un prototype est actuellement testé dans des écoles et des crèches - l'autre pour les logements qui devra prendre en compte la pollution par les champignons et l'humidité.
Anne Lenormand avec AFP
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