Dans un discours prononcé lors de l'inauguration de la Cité du patrimoine et de l'architecture, ce 17 septembre à Paris, Nicolas Sarkozy a plaidé pour "une nouvelle ambition" et "un nouveau souffle créatif " de l'architecture en France, estimant qu'il était temps de "revenir à une architecture humaine, sensible, créative, attentive aux habitudes de vie des populations, aux caractéristiques de chaque territoire". Le président de la république a aussi dénoncé "la règle absurde de l'anonymat" des concours internationaux d'architecture. "Cet anonymat interdit les contacts entre les candidats et les maîtres d'ouvrage", a déclaré le président de la République. "Je souhaite que le gouvernement français propose à ses partenaires européens une réforme profonde de ces règles pour assurer une transparence et une égalité entre les candidats par des moyens plus modernes que l'anonymat", a-t-il poursuivi.
Il a également annoncé avoir demandé à la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, de "dresser rapidement un état sanitaire" des monuments classés et inscrits, indiquant que le patrimoine "suppose des moyens importants et des efforts constants". "Nous allons modifier considérablement le régime du mécénat, augmenter les possibilités du partenariat public-privé, en s'inspirant par exemple des fonds et sociétés d'investissement dans le cinéma ou le développement durable", a-t-il prévenu. Il souhaite "que le nombre de monuments ouverts au public soit significativement augmenté". Il a également demandé à la ministre d'"intensifier les discussions avec les autres collectivités publiques" et d'" améliorer la répartition des rôles en matière d'entretien et de gestion des monuments".
Nicolas Sarkozy s'est encore prononcé en faveur d'"un nouveau projet global d'aménagement du grand Paris". Le chef de l'Etat, qui avait relancé en juin dernier le débat sur "un grand Paris" liant la capitale à sa périphérie, a demandé qu'il y ait "huit à dix cabinets d'architectes qui puissent travailler sur un diagnostic prospectif à l'horizon de 20, 30, 40 ans". Une moitié serait française et l'autre étrangère.
Autre grand défi : les banlieues. "L'architecture a aussi pour vocation d'humaniser des banlieues et des cités trop longtemps laissées à l'abandon. L'Agence nationale pour la rénovation urbaine a consacré 8 milliards d'euros à cette mission depuis 2004. Il serait utile d'amplifier l'effort en prenant en compte la qualité du patrimoine bâti", a poursuivi le président. Selon lui, "les logements sociaux doivent être de grands gestes d'architecture". Quant aux abords des villes, ils méritent une "réflexion globale approfondie" car "ce sont des lieux qui qui font honte parce qu'on y installe ce qu'on ne veut pas voir au centre".
A.L. avec AFP
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