La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail publie les chiffres du chômage au 30 juin 2009. Ceux-ci présentent un intérêt particulier, dans la mesure où ils concernent le premier mois de mise en oeuvre du revenu de solidarité active (RSA), généralisé à compter du 1er juin 2009. L'étude montre qu'à cette date, 511.200 demandeurs d'emploi inscrits auprès de Pôle emploi en catégorie A (sans activité), B ou C (activité réduite) avaient des droits ouverts au RSA. Ce chiffre représente, en données brutes, 14,6% des demandeurs d'emploi en catégorie A, B ou C. Pour être complet, il faut y ajouter 47.100 bénéficiaires du RSA classés dans les catégories D et E, c'est-à-dire dispensés d'accomplir "des actes positifs de recherche d'emploi", en raison d'une formation, d'un stage ou d'une maladie, ou parce qu'ils sont en contrat aidé. Le total des bénéficiaires d'une prestation de solidarité parmi les demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C s'élève, pour sa part, à 533.700 si l'on y ajoute 20.800 allocataires du RMI (correspondant à un reliquat) et 1.600 de l'allocation de parent isolé (idem). Le tout représente ainsi 15,4% des demandeurs d'emploi en catégorie A, B ou C. Pour la seule catégorie A (personnes sans aucune activité), le nombre de demandeurs inscrits auprès de Pôle emploi ayant des droits ouverts au RSA s'élève à 405.000, soit 17,3% des demandeurs d'emploi de cette catégorie.
En termes d'entrées et de sorties, les chiffres de la Dares ne font pas apparaître de spécificités pour les bénéficiaires du RSA. Au cours du mois de juin, Pôle emploi a ainsi enregistré 63.800 entrées de demandeurs d'emploi ayant des droits ouverts au RSA (14,6% des entrées des catégories A, B et C, ce qui correspond exactement à la part de ces derniers dans le total des demandeurs d'emploi) et 65.900 sorties (14,4% du total).
Les demandeurs ainsi recensés par Pôle emploi ne sont pas, bien sûr, de nouvelles personnes en insertion. Il s'agit pour l'instant, pour la quasi-totalité d'entre elles, de personnes qui bénéficiaient jusqu'alors du RMI et de l'API et ont basculé sur le RSA "socle". Le flux d'entrants, qui a commencé à augmenter au début de 2009 après trois années de baisse continue, devrait poursuivre sa progression au fur et à mesure de l'arrivée en fin de droits à l'assurance chômage des personnes ayant perdu leur emploi (voir notre article ci-contre du 12 juin 2009). A terme, le gouvernement estime que le RSA devrait compter 3,1 millions de bénéficiaires, en y ajoutant les allocataires du RSA "chapeau" (personnes en situation d'emploi, mais avec de très faibles rémunérations).

Jean-Noël Escudié / PCA

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