"La crise économique et financière qui a démarré à l’automne 2008 a conduit à l’une des plus sévères récessions depuis la seconde guerre mondiale, affectant l’économie et ayant un impact très fort sur les marchés du travail en Europe." C’est l’une des conclusions de l’étude "L’emploi en Europe en 2010", publiée par l’Union européenne le 25 novembre 2010. Le PIB européen a chuté de 4,2% en 2009, la production industrielle est revenue au niveau des années 1990 et 23 millions de personnes, soit près de 10% de la population active, sont maintenant sans emploi. Le taux d’emploi européen a atteint 64,6% en 2009, contre 65,9% l’année d’avant, bien loin des objectifs de Lisbonne qui tablent sur 70% de taux d’emploi en 2010… Et en matière d’emploi, les jeunes sont ceux qui ont le plus souffert. "30% de l’augmentation du chômage entre le deuxième trimestre 2008 et le deuxième trimestre 2010 est attribué à la hausse du chômage des jeunes entre 25 et 34 ans, 18% à la hausse du chômage des jeunes entre 15 et 24 ans", détaille ainsi le rapport de l’Union européenne. Le chômage a particulièrement augmenté chez les jeunes de 15 à 25 ans : +5,6 points au deuxième trimestre 2010 par rapport au deuxième trimestre 2008. En comparaison, le taux de chômage des adultes âgés entre 35 et 44 ans a augmenté de 2,5 points seulement durant la même période (1,8 point pour les personnes entre 45 et 55 ans).

Sortir du travail temporaire....

Autre phénomène qui a particulièrement touché les jeunes : la segmentation du marché du travail entre ceux qui ont un emploi permanent et des revenus réguliers (les intégrés) et ceux, les exclus, qui sont cantonnés dans des emplois temporaires avec des situations le plus souvent précaires. Chez les jeunes, le travail temporaire représente ainsi 40% de l’emploi, contre 13% pour l’ensemble de la population en âge de travailler. Les mesures contracycliques mises en place par les Etats membres notamment pour compléter le revenu des salariés, se sont montrées efficaces juge le rapport. C'est particulièrement le cas des mesures qui ciblaient spécifiquement les jeunes. D’après le rapport de l’UE, d’autres mesures pourraient être développées pour aider les jeunes à se faire une place sur le marché du travail : développer la formation et l’apprentissage, réduire l’abandon scolaire, promouvoir la mobilité géographique, cibler les aides à l’emploi et soutenir les jeunes entrepreneurs… Autre piste pour atténuer les écarts entre les travailleurs intégrés et les travailleurs exclus : mettre en œuvre la nouvelle "stratégie pour des compétences nouvelles et des emplois", lancée par la Commission européenne le 23 novembre. Une stratégie, organisée en treize actions, destinée à réformer les marchés du travail, à développer les compétences et les mettre en adéquation avec la demande du marché et faciliter la mobilité professionnelle, améliorer les conditions de travail et la qualité des emplois, et créer des postes. Cette stratégie consiste ainsi à étendre l’utilisation de dispositions contractuelles à durée indéterminée prévoyant une période d’essai suffisamment longue et une progressivité des droits en matière de protection ainsi que l’accès à des formations, des mesures d’éducation et de formation tout au long de la vie et à des services d’orientation pour tous les salariés.

Emilie Zapalski

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