Assez impressionnant, ce chiffre tient compte de la proportion des Français de 18 ans et plus qui n'étaient pas inscrits sur les listes électorales et, donc, ne pouvaient voter. En ne retenant que les Français figurant sur les listes électorales, on s'aperçoit que 12% ne sont pas du tout allés voter en 2012. L'Insee qualifie ces personnes d'"abstentionnistes systématiques". Ils n'ont même pas voté à l'élection présidentielle, qui est pourtant le moment fort de la vie démocratique du pays. En 2007, ils n'étaient que 10%, pour la même séquence électorale (présidentielle et législatives).
La forte abstention enregistrée lors des dernières élections législatives provient d'électeurs qui n'ont pas forcément boudé les urnes pour la présidentielle. Sur les 33% d'inscrits qui n'ont participé à aucun des deux tours de l'élection des députés, 21% avaient voté à l'un au moins des deux tours de l'élection présidentielle, quelques semaines plus tôt. Pour cette raison, l'Insee les appelle des "abstentionnistes intermittents". Les autres abstentionnistes des législatives correspondent aux 12% qui n'ont pas du tout voté en 2012.
L'Insee tente de dresser le portrait-robot des abstentionnistes. Ils sont plus souvent des jeunes de moins de 25 ans ou, à l'inverse, des personnes âgées (75 ans et plus). A la présidentielle de 2012, l'abstention aux deux tours a atteint chez les premiers 19% et chez les seconds 25% (uniquement en prenant en compte les inscrits). Les inactifs, les habitants des pôles urbains, les personnes vivant seules et celles qui ont le moins de qualification sont aussi plus enclines à s'abstenir. Parmi les actifs, les salariés du secteur privé se sont davantage abstenus que les agents publics lors des dernières présidentielles, observe aussi l'Insee.
Entre les hommes et les femmes, la différence de participation "apparaît faible au total", estime l'institut de statistiques. Elle est même nulle entre 40 et 80 ans. Entre les électeurs français nés en France et ceux nés ailleurs (immigrés ou non), l'Insee ne remarque pas non plus de "différence significative".
Le portrait des Français de 18 ans et plus qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales bien qu'ils en auraient le droit (soit 7% des Français en âge de voter et résidant en métropole) est loin de ressembler à celui des abstentionnistes. Si les non-inscrits sont davantage présents chez les jeunes, les moins diplômés et les habitants des pôles urbains, leur proportion est faible chez les personnes âgées. Quant à l'origine, qui n'est pas un facteur d'explication de l'abstention, elle en est un, en revanche, pour le phénomène de non-inscription : seuls les trois quarts des Français nés à l'étranger sont inscrits sur les listes électorales. On remarque aussi que les femmes sont plus souvent inscrites que les hommes, notamment chez les plus jeunes.
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